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1er janvier 1966 : Création du Laboratoire de Spectrométrie Physique, associé au CNRS, succédant au Laboratoire de Physique Générale de la Faculté des Sciences de Grenoble, place Doyen Gosse à Grenoble.
Directeur : Michel Soutif. Jean-Claude Pébay-Peyroula en sera directeur-adjoint.
65 chercheurs, enseignants-chercheurs et "boursiers", et 28 "ITA+IATOS" réparties en 10 équipes ont en commun l’utilisation de techniques "spectrométriques" pour l’étude de la matière, réparties suivant un "spectre" très large -RF (RMN), Micro-ondes (RPE), Infrarouge, Optique, rayons X, électrons lents- et des sujets d’études non moins variés : de la physique atomique à la cristallographie des surfaces en passant par l’étude des métaux et alliages par RMN. Plus un petit groupe de théoriciens comprenant une figure qui a marqué des générations d’étudiants (et de chercheurs) grenoblois : Yves Ayant.
1er septembre 1967 : Emménagement dans les locaux de l’actuel "bâtiment E de Physique" sur le Domaine Universitaire de Saint-Martin-d’Hères.
1970 : Renouvellement du contrat d’association avec le CNRS, le Labo de Spectro devient le "LA n°8". Il compte désormais environ 80 chercheurs, visiteurs et "boursiers" et 44 "ITA+IATOS".
Entre temps est née l’"Université Scientifique et Médicale de Grenoble".
Avec le retour des USA de J.P. Cohen-Addad l’étude des polymères fait son entrée au Laboratoire.
1972 : Un nouveau bâtiment est construit à proximité de Spectro et ouvre ses portes pour accueillir le "Centre d’Etudes et de Recherches sur les Molécules Organisées" (CERMO). C’est grâce à Michel Soutif que des moyens du Vème plan de l’époque avaient été regroupés pour fonder un laboratoire "pluridisciplinaire groupant des physiciens et des chimistes intéressés par la biologie", initiative que l’on peut aujourd’hui qualifier pour le moins de "visionnaire". Deux équipes du Laboratoire de Spectrométrie Physique, "RMN dans les polymères et biopolymères" (J.P. Cohen-Addad) et "Cristaux moléculaires, spectroscopie moléculaire" (J. Kahane) s’y installent, en même temps que 5 autres équipes de biologistes et de chimistes. Malheureusement la fusion de ces équipes en un Laboratoire indépendant ne se fera jamais. Peut-être était-ce 20 ans trop tôt ?
1974 : Développement de la spectroscopie laser : les sols de Spectro ne vont pas tarder à être inondés du colorant des lasers accordables…
Début d’étude des semiconducteurs.
Accueil d’une nouvelle équipe "Physico-chimie des polymères ioniques" qui deviendra ensuite plus tard "Semi-conducteurs et électrochimie" en 1981.
Les effectifs du Laboratoire en chercheurs permanents et personnels techniques se stabilisent , 47 enseignants chercheurs et 25 CNRS. Ils resteront presque les mêmes à quelques unités près pendant 30 ans, malgré un important renouvellement. Par contre les "étudiants de 3ème cycle " se raréfient.
1977 : L’équipe "RPE" devient "Optique du solide".
Le directeur du Labo est maintenant J.C. Pébay-Peyroula, M. Minier est son adjoint.
Les heures sont un peu sombres pour l’Enseignement Supérieur, avec seulement 1 stagiaire DEA pour tout le labo recruté en 1977. Heureusement la moyenne d’âge des permanents est assez basse, et les enseignants-chercheurs ont tout le temps de chercher. L’objectif de tous les jeunes chercheurs embauchés est de préparer et passer leur "Thèse d’Etat".
Le fonctionnement du secrétariat général du labo semble s’accomoder d’un effectif de 3 temps-plein de secrétaires.
1978 : Les recherches sur les semi-conducteurs se développent indépendamment dans l’équipe "Optique du solide" et dans l’équipe "Semi-conducteurs et électrochimie".
1980 : Début des expériences d’absorption à haute sensibilité en phase gazeuse "ICLAS". Elles annoncent les recherches liées à la physico-chimie de l’atmosphère.
Le "CNET" (futur "France-Télécom R&D") ouvre ses portes à Meylan. Cela suscitera un certain intérêt en Spectro pour des recherches d’intérêt lié à la microélectronique (on est encore loin du nano…).
1982 : Le binôme Y. Merle d’Aubigné-J. Kahane succède à J.C. Pébay-Peyroula-M. Minier à la direction de Spectro.
1985 : (Tout-)début des études sur le Silicium poreux. Elles mobiliseront pendant une quinzaine d’années un nombre croissant de chercheurs de Spectro répartis entre les équipes "Semiconducteurs et électrochimie", "Optique du solide" et "Transitions de phases et structures"
1986 : Josette Kahane rempile en tant que directrice, G. Dolino est son adjoint.
1987 : L’"Université Scientifique, (Technologique) et Médicale de Grenoble" devient "Université Joseph Fourier" (UJF).
Création de "l’équipe mixte" CEA-CNRS autour d’un premier bâti d’épitaxie par jet moléculaire de structures semi-conductrices, implanté dans les locaux du DRFMC.
1989 : Jeanine Lajzerowicz et Nader Sadeghi prennent la direction de Spectro.
Juillet 1991 : Le Laboratoire se réorganise dans des locaux rénovés et agrandis avec la création de nouveaux espaces entre les pilotis du rez-de-chaussée. Jusqu’à présent les inondations les plus graves auxquelles le rez-de-chaussée a du faire face venaient des étages supérieurs de Spectro, et non de l’Isère en principe bien canalisée. Croisons les doigts…
1992 : Le nouveau synchrotron ESRF produit ses premiers faisceaux de rayons X. Spectro est parmi les tous premiers à en profiter pendant la période d’essais avant que l’installation soit officiellement ouverte.
L’équipe "Transition de phases" commence à s’intéresser à des problématiques matière molle : films et membranes flottant à la surface de l’eau. On commence à parler de biophysique (influence de Lipchaber où deux chercheurs de Spectro vont effectuer successivement un séjour potsdoc ?), ainsi que de systèmes complexes et morphogénèse.
Etude par Bruno Berge des phénomènes d’électro-mouillage, qui préfigurent la société VARIOPTIC qu’il créera plus tard sur la base d’un brevet déposé sous son nom et celui de l’UJF.
Les effectifs de chercheurs du labo sont stables, mais se sont fortement redistribués avec désormais autant de CNRS que d’enseignants-chercheurs. Par contre le nombre de doctorants "3ème cycle", puis "nouvelle thèse" est passé de 3 en 1981 à une vingtaine en 1989. Il atteindra bientôt la quarantaine. La "Thèse d’Etat" a disparu cependant qu’est apparu le "Diplôme d’Habilitation à Diriger les Recherches ".
1993 : L’équipe "Surfaces et interfaces" quitte Spectro et rejoint le Laboratoire de Cristallographie.
1994 : L’ESRF ouvre ses portes.
1996 : M. Vallade succède à Jeannine Lajzerowicz, avec, c’est nouveau et unique, deux adjoints : Marc Chenevier et Robert Legras.
L’ "Institut de Physique de la Matière Condensée" est crée, Spectro y est associé.
L’intérêt pour les recherches liées au sciences du vivant se développe, sous des formes diverses.
Spectro recrute un chercheur CNRS sélectionné par une commission de biologistes.
2000 : Lancement des CPER "Nouvelles approches pour les Sciences du Vivant" (ce dernier à l’initiative de M. Vallade) et CPER "Nanophysique". Les deux concernent fortement Spectro qui en bénéficiera largement.
L’équipe "Physique atomique et moléculaire" se scinde en "Optique Laser et Applications" et "Laser Milieux dilués et Environnement"
2000 : Roland Hérino et Anne Corval succèdent au trinôme Vallade-Chenevier-Legras.
Le Laboratoire évolue fortement avec en particulier la montée en puissance des recherches sur les "systèmes complexes", les développements instrumentaux en microscopie de proximité, les techniques de détection optique ultrasensibles et leurs applications. Pendant plusieurs années son personnel va se renouveler de manière importante.
Le rapport d’activité de 2002 fait apparaître 3 thèmes : "Physique du solide et nanophysique", "Physique moléculaire, optique et applications" et "Morphogénèse, matière molle, et interface physique-biologie".
2003 : Installation de la plate-forme microscopie biphotonique intravitale, avec le soutien des chercheurs du futur Institut des Neurosciences.
2004 : Benoît Boulanger et Serge Tatarenko prennent la direction de Spectro.
Lancement par l’UJF et le CEA-Grenoble du programme "Nanobio" auquel Spectro est associé.
Redéfinition des équipes du laboratoire et renouvellement important des personnels.
Presque le tiers de spectro est impliqué dans l’ "interface physique-biologie", aspects instrumentaux (beaucoup) ou conceptuels (aussi).
2006 : Inauguration du pôle Minatec.
2007 : Création de l’Institut Néel, et départ administratif de 25% des effectifs du Laboratoire correspondant aux équipes "Nanophysique des semiconducteurs", "Nano-optique et systèmes électro-actifs" et d’une partie de "Optique lasers et applications"
Création de l’"Institut des Neurosciences de Grenoble".
Lancement du RTRA "Nanophysique aux limites de la nanoélectronique" auquel le nouveau Spectro est associé.
T. Dombre et J. Derouard assurent la direction du Nouveau Spectro.
Le périmètre du Laboratoire se réduit à 6 équipes, avec 3 mots-clefs "Matière complexe", "Optique", "Physique du et pour le vivant". Ses effectifs continuent de se renouveller avec de nombreux recrutements et mutations, l’âge moyen de ses chercheurs permanents (un peu plus d’une cinquantaine) est inférieur à 40 ans, celui des 32 "ITA-IATOS" est à peine supérieur. Les collaborations avec des laboratoires d’autres disciplines (sciences du vivant, environnement, médecine, mécanique, science des matériaux…) se renforcent.
2011 : Le Laboratoire devient le "Laboratoire Interdisciplinaire de Physique", "LIPhy". Le mandat de T. Dombre et J. Derouard est renouvellé. Courant 2011 J. Derouard reste seul à la direction, T. Dombre étant appelé à de nouvelles fonctions à la tête de l’UFR "PHITEM".
Le LIPhy continue à renouveler et accroître fortement ses effectifs (recrutement ou mutations). Les activités en physique théoriques se renforcent considérablement avec l’arrivée de J.L. Barrat, cependant que l’interface "physique-sciences de la vie" se consolide, on notera en particulier l’arrivée de personnels biologistes de formation. La "spectro" historique n’est pas en reste et est fortement impliquée dans les projets internationaux en planétologie ou environnement, certains de ses membres participant à des expéditions polaires.
Avec environ 130 à 150 personnes (stagiaires et visiteurs compris) la pression sur les mètres carrés recommence à se faire sentir après le grand vide qui a suivi 2007.
Le LIPhy s’adapte à l’air du temps et voit ses ressources contractuelles multipliées par 2,5 sur une période de 4 ans : fin 2014 elles constituent désormais plus de 80% de ses ressources ; la moitié des effectifs chercheurs est constituée de doctorants et postdoctorants.
2014-2020 : entre juillet 2014 et décembre 2020 ,le LIPhy est dirigé à nouveau par un binôme, J.L. Barrat (UGA) Directeur et E. Lacot (UGA) Directeur-Adjoint.
2021 : Depuis le 1er janvier 2021, le LIPhy est dirigé par B. houchmandzadeh (CNRS) Directeur et I. Ventrillard (UGA) Directrice-Adjointe.
Epilogue :
Extrait de l’interview de Michel Soutif après la parution de son livre "Grenoble, Carrefour des sciences et de l’industrie" Collection Les Patrimoines - édition Dauphiné Libéré :
"Pour expliquer le développement scientifique et universitaire de Grenoble j’ai découpé l’histoire en 3 saisons : 1850-1900, la saison des inventeurs, 1900-1950, la saison des ingénieurs et 1950-2000, la saison des chercheurs."
"Comment intituleriez-vous la 4ème "saison" grenobloise de 2000 à 2050 ?"
"Je ne me risquerai pas à trop anticiper mais je crois cependant au niveau scientifique à l’essor des sciences du vivant à Grenoble : les projets en cours comme NanoBio, Grenoble Institut des neurosciences ou encore l’Institut de virologie moléculaire et structurale attestent de cette vitalité grenobloise dans le domaine de la médecine et de la biologie. C’est d’ailleurs le dernier chapitre de ce petit ouvrage."
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